…le monde ira mieux.

Le pouvoir et l’omniprésence des célébrités

Chez nous, les humains, il y a des métiers survalorisés, payés des sommes astronomiques. J’ai nommé les acteurs/chanteurs/mannequins/sportifs/célébrités des réseaux sociaux etc…Ceux qui sont classés en « célébrités » tapissent nos écrans.

En parallèle, des personnes prennent des risques inouïs au travail, sont d’une utilité public incontestable, sont bénévoles ou payés le SMIC et personne (ou presque) n’en parle.

Vous allez me dire « On aime bien connaitre la vie des stars de temps en temps… ».

Oui, je suis d’accord, surtout que ce n’est pas nouveau, autrefois on admirait des saints, des dieux… Mais pourquoi est ce que ce ne serait pas à égalité avec d’autres métiers ? Imaginons la richesse des plateaux TV si enfin on avait un peu de diversité  pour parler non pas continuellement de films et chansons, mais parler de santé de la planète, de santé, de construction de maisons écologiques ?  Tous ces sujets devraient être démocratisés sans être réservés à des chaînes spécialisées. Si on analysait le contenu de notre culture générale, je suis sûre que la partie connaissance de films, séries, chansons…a une dimension disproportionnée.

On préfère les  personnes  célèbres car elles sont généralement belles et jugées douées de talents…donc on a envie de connaitre leurs points de vue sur tout, même s’ils sont parfois  loin d’être légitimes.

Un type célèbre est accusé de pédophilie, ou a battu sa conjointe ? Rien de grave, c’était il y a longtemps, tous ses amis célèbres se mobilisent pour le défendre comme quoi c’est un génie dans son domaine, qu’il y a prescription. La justice est à la limite de fléchir !

De même, la loi interdit le vol, le viol, la consommation de drogue, le meurtre, mais aucun problème pour que cela soit encouragé dans des paroles de chanson.

Si un animateur pour enfants  profère les mêmes paroles en petit comité, il est vite recadré ou viré. A raison ! Mais chanter des choses illégales pour des millions de personnes (dont des jeunes influençables), il n’y a aucun problème. Et imaginer devoir changer 2 mots dans un texte… Impensable.

Les questions des journalistes à leur égard (invariablement les mêmes) font penser soit à une tentative de psychanalyse (qui devrait être gênante pour le lecteur, mais il faut croire qu’on s’est habitué) soit à une interview de super-héro qui vient de sauver l’humanité. Heu, non, calmez-vous, le mec il va juste parler de comment il a fait pour se mettre dans la peau d’un personnage. Non seulement il n’a pas sauvé le monde, mais il a sauvé personne !

De même lorsque j’écoute une radio d’information, en quoi ai-je besoin d’avoir les résultats sportifs ? Qu’on fasse des médias spécialisés sports et d’autres spécial actu  sérieuses, j’aurais moins l’impression de perdre mon temps.

Je ne dis pas que le métier d’acteur, sportif ou autre est inutile, il divertit des millions de personnes et c’est une raison suffisante pour exister. Le sport, le foot masculin notamment, constitue même une énorme économie.

Mais pourquoi prendre 1h d’interview pour mettre sur un piédestal une personne qui fait un métier comme un autre ?

De quand date notre dernière lecture d’interview d’un(e) pompier(ere), d’un(e) infirmier(e), d’un(e) ouvrier(e) de chantier ? Non, eux on s’en fout complètement (surtout les derniers). Leur demander comment ils voient le bonheur, la mort, comment ont t-ils su qu’ils voulaient faire ce métier, comment ils travaillent…Rien dans Voilà, rien dans l’Obs, les médias restent muets.

Est-ce que ces célébrités ne sont pas finalement des produits de chef de gondoles de supermarchés ? Leur donner une telle place a forcément un intéret. Après tout, quand on les voit, on est insidieusement poussé à acheter des cosmétiques pour leur ressembler par exemple, les faire jouer dans une pub permet de faire consommer davantage.

On est, dans le même temps, bien cadré dans un carcan sexiste : une femme belle qui s’entretient physiquement, un homme beau qui a des copines mannequins. Une vraie représentation du « toujours plus » ambiant. Untel a acheté un villa tel prix ! Elle a un yatch, un haras…On nous abreuve d’ infos inutiles qui nous rendent un peu plus malheureux.

J’ai découvert en posant des questions à mon amie infirmière, qu’il lui arrivait d’accompagner des personnes en train de mourir, de les relaxer pour passer la mort en douceur. Et elle me dit, « je suis heureuse quand je les vois partir avec le sourire ». Et puis de se reprendre « Désolée, du coup mon boulot doit te faire peur… »

Entre défiler sur un podium et réaliser de tels exploits humains au quotidien, il y a un gouffre. Sans le savoir, elle fait un métier héroïque et personne ne le sait !

Il faut vendre du rêve

C’est super pour les ados en pleine construction. On leur donne le modèle « star » partout, comme si c’était le plus beau métier du monde alors qu’en réalité il est inaccessible, élitiste. Ils liront/entendront 10 fois dans l’année des célébrités dire : « J’ai toujours voulu faire ça. Mon meilleur conseil ? Si on veut vraiment on peut y arriver ». Et comme on ne retrouve aucune interview des gens qui ont échoués dans leur métier d’artiste, ni de personnes au métier « plus commun » qui parle avec passion de leur travail…

Je trouve qu’on n’aide pas la future génération à trouver sa voie pour s’épanouir.

Petit aparté sur les héros du passé que notre Histoire a inventé et créé tous les jours : c’est sûr que c’est plus facile de retenir qu’Intel était un héro qui a sauvé son pays et un autre un grand méchant. Dommage que l’on soit aussi manichéen. J’ai peur que l’on perde en véracité à vouloir tout noircir ou blanchir avec ce culte de la célébrité.

La triste vie des gens riches et célèbres

Et puis enfin, où est le respect ? : ne peut-on pas respecter la vie privée de ces célébrités ? N’est-il pas suffisant de les voir partout, de connaitre le timbre de leur voix ? Il faut aussi qu’on sache « comment elles vivent leur maternité », « si elles croient en Dieu », « pourquoi elles n’ont pas d’enfants « , « pourquoi elles ont perdu le match », « leur poids » et les autres questions indiscrètes de ce type qu’on leur assènent avec l’obligation cachée d’y répondre. Oui, car elles savent que ça fait partie du boulot de devoir répondre aux journalistes et que même si elles voulaient garder secrets une partie de leur vie, un jour ou l’autre un paparazzi s’occupera de la mettre au grand jour. Beaucoup de chirurgie esthétique, de suicide et de drogue dans ces milieux. Étonnant ?

On vit dans un monde qui se créé des idoles et comment les traite-ton ? En les privant de leur liberté, en les jugeant physiquement et moralement toute leur vie. Je les plains tellement d’être montré dans des cages dorées. Que peut-on leur envier ? Une image au dessus des autres qui est inventée de toute pièce et qui peut s’effondrer du jour au lendemain ?

Si on aime ces personnes, comment peut on avoir envie d’encourager les vautours qui collectent des photos à leur insu et qui zooment sur leur première ride, leur cellulite ou leur ventre à bière en vacances ? Est ce qu’on imagine le stress enduré par ces personnes de ne plus avoir de tranquillité, d’être sans cesse traquées par les caméras ? De ne plus posséder son image ? Combien d’entre elles rêveraient de faire les courses sans être reconnues ? La rançon de la gloire n’est-elle pas trop chèrement payée ?

 

C’est donc pour moi un principe, même l’été sur la plage : ne pas acheter des magasines de potin de stars et ne pas visionner des vidéos qui les mettent en mauvaise posture. Par principe d’équité pour les autres métiers du monde et par respect pour ces personnes qui ont aussi droit à une vie. Une vie normale.

 

Sources :

Merci Pixabay