Les allégations de l’instant
Bienfaisants moments de frivolités,
On vous attend, ou on vous ignore,
Nuées ailées chamboulant nos réalités,
Virevoltant jusqu’à notre douce mort :
Courbes indomptées des glycines,
Se lasse-t-on des courts instants de bonheur
Sur un banc de fer forgé, tuteur à capucines,
Dans une cour ombragée de fleurs ?
Le cinéma nous bouleverse fugacement et sans lois ;
Rayonnantes ardeurs, sentiments pénétrants, enivrantes valeurs,
Comment résister à de si authentiques émois ?
Dommage que nul ne les copie, les héros resteront des acteurs.
Une envie paire comme des ailes, futile pulsion pour produire
Un nid où bercer sa descendance dans l’abondance :
Ainsi l’on devient parents, collecteurs de souvenirs.
L’éphéméride tourne et déjà s’enfuit l’enfance.
Oh jeux de passe-passe ! Oh dés lisses !
Oh pions neufs ! Oh cartes heureuses !
Les jeux nous libèrent, dans l’exercice
D’obéir à des règles hasardeuses.
En est-il de même pour l’art de la Cité ?
Obéir à l’absurde, avancer d’une case,
Reculer de dix, craindre assez pour sauter,
Refuser puis obtempérer, faire des passes…
Oh Temps, suspends ton viol ! Notre cité ou la guerre :
Amers omerta, et lâches consciences austères.
Non loin, des bombes tombent
Dans des ondes de choc immondes.
Fée Nature et ses civils subissent, solitaires,
L’insatiable ingérence, ce naufrage !
Les égos pilleurs se croyant eux, solidaires,
Niant leurs conflits d’intérêts qui n’ont plus d’âge.
Ephémères existences, prenez votre envol d’aspirations !
Construire la paix ? Coopérer plutôt que concourir entre frères ?
Quel parents, quelle école, quel Etat en fait sa potion ?
L’avenir sera prospère, si arrive enfin la métamorphose des chimères !
Marina Bouvard