L’attitude et ma phrase magique pour se sentir plus léger face aux soucis

Quand je m’en veux de ne pas avoir fait le bon choix sur un sujet, je me dis que je ne pouvais pas faire mieux et j’enterre ainsi toute ombre de remord (ou presque !) Cet état d’esprit se base sur un travail  : j’ai quasiment toujours tenté de faire mon maximum, selon mes moyens physiques, psychologiques et financiers (qui ne sont pas énormes, il faut le dire:-).

Que ce soit dans mes études, tenir dans une relation, aider des amies en difficulté, supporter un travail physique…A mon échelle, j’essaye de pousser au maximum le curseur : réviser le plus possible pour réussir mes examens, tenter de me mettre à la place de l’autre pour aider une relation qui s’enlise, parler à des gens expérimentés pour comprendre, écrire pour éclaircir, être à bout de force mais être fière de moi s’il s’agit de travailler avec  mes bras etc…

Cela m’a souvent causé des grosses fatigues mentales, physiques…Mais tant pis,  grâce à ces efforts,  j’ai l’impression d’avoir fait mon maximum, d’avoir fait ma part des choses et, en cas d’échec, je sais que je ne pouvais pas faire mieux. Il m’arrive même de penser que je peux mourir sereine.

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C’est d’ailleurs le principe de la légende amérindienne racontée par Pierre Rabbit pour expliquer le nom de sa fondation Colibris :

Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! « 

Et le colibri lui répondit : « Je le sais, mais je fais ma part. »

Je trouve cette fable très pertinente pour rappeler que chaque pas en direction de l’écologie ou d’autres objectifs est important. Certains arriveront facilement à devenir Vegan, pendant que d’autres auront déjà fait un gros effort sur leur quotidien en mangeant occasionnellement des produits locaux. Ne culpabilisons personne !

Élément important, on a tendance à s’autoflageller en disant qu’on aurait dû en faire plus après coup (et peut-être qu’on n’a pas fait notre maximum mais peu importe vu que c’est passé, on s’améliorera la prochaine fois). Sauf que généralement, on ne pouvait pas faire davantage car on manquait de temps, ou que notre santé en aurait pâtit.

J’essaye également de ne pas réfléchir à ce qu’aurait été ma vie si j’avais fait d’autres choix. Pourquoi se turlupiner sur ce qui n’est pas notre vie, d’autant qu’on ne connait pas tous les paramètres ?

Un « mauvais choix » existe t-il vraiment ? Est-ce qu’il n’amène pas, parfois, à du positif malgré tout ? Je me souviendrai toujours de cette amie qui avait loupé son BEP secrétariat. Elle se sentait bonne à rien et c’était dur de la consoler. Et puis, les mois qui ont suivi, elle a réalisé qu’elle n’avait jamais voulu devenir secrétaire, qu’elle faisait cela pour faire plaisir à sa mère. Bonne nouvelle : aujourd’hui, elle est coiffeuse et c’est sa passion ! Il s’agissait donc d’un mal pour un bien.

Comme je travaille avec du public et j’ai pu approfondir ces théories :

Quand les gens arrivent désœuvrés à cause d’un retard de transport, d’une perte d’un objet de valeur, d’un problème de santé, d’insatisfaction diverse, il n’est pas rare qu’ils soient victimes de leur propre négligence…Et donc, très clairement, ils s’en veulent.

Je fais en sorte de mettre tout ce qui est en mon pouvoir pour les aider, quitte à jouer la justicière, l’avocate, la Julienne Courbet au téléphone avec des garages, des compagnies de bus…sans mentir sur la responsabilité des clients, je tente juste le tout pour le tout, à savoir, est-ce qu’il est possible d’améliorer la situation et comment ?

Je note sur un papier ce qu' »on » a réalisé comme procédures au fur et à mesure. Cela permet de visualiser la progression.

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J’évite toutes formulations du type : « Si vous aviez fait ceci, on n’en serait pas là… », « Pourquoi n’avez vous pas fait cela ? » qui n’apportent rien au débat à part du rabaissement. J’opte plutôt pour des : « Cela arrive à tout le monde,  » Moi aussi j’ai eu ce problème », voire « Une prochaine fois vous pourrez tenter de faire ça pour aider »…qui rappellent que nous sommes bien des êtres humains imparfaits donc normaux…et qu’on a le droit à une marge d’amélioration. C’est sans doute le genre de discours intérieur bienveillant qu’on devrait avoir envers soi en cas d’imprévu d’ailleurs. 🙂

Je vois petit à petit leurs traits se détendre et ils passent de l’énervement à la reconnaissance. Une fois toutes les tâches effectuées, je leur dis la phrase salvatrice :

 » Vous avez fait votre maximum ! »

« Maintenant, il faut juste attendre que cela se débloque. Si cela tourne en votre défaveur, ce n’est pas grave car on ne pouvait pas faire mieux ».

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Fait amusant, je vois repartir les gens avec un grand sourire…alors qu’ils ont perdu leur smartphone à 500€, qu’ils vont louper un jour de travail à cause du retard d’un bus, qu’ils vont devoir payer 100€ de taxi…

Ceci est aussi valable sur des sujets plus lourds. Je recueille les confidences de personnes qui souffrent de la maladie de leur proche, d’antécédents traumatisants etc… et j’ai constaté que cette « formule magique » les libère.

Car, peu importe, pour eux adieu culpabilité, regret, mauvaise estime de soi, on leur a dit et ils l’ont compris : « Il peuvent dormir apaisés car ils ont fait de leur mieux ! »

4 commentaires

  1. Très bel article !
    J’avais appris que quand on parle à quelqu’un, c’est mieux d’avoir des phrases sans négation. Exemple : « J’ai fait de mon mieux » > « Je n’ai pas eu le temps ». Le cerveaux retient la négation et fait une fixette dessus. J’essaie de faire cela dans ma vie mais c’est dur !
    Bonne journée !

    Aimé par 1 personne

    • Merci 🙂 Tout à fait ! Je tente aussi de faire attention. Même dire « il n’y a pas de problème » insinue du négatif et je bosse donc beaucoup quand je parle hihi car en effet -ce n’est pas évident- (oups, non, je me reprends 😉 : « c’est un domaine qu’on peut améliorer ! » Je trouve tout cela passionnant car cela peut totalement changer nos façons de penser, c’est positif pour les autres et pour soi ! ^^bisous !!!

      Aimé par 1 personne

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